Une maladie ou une réaction qui se contrôle ?
Longtemps considéré comme une maladie dégénérative des articulations, donc associée avec l’âge, l’arthrose s’apparente beaucoup plus à une réaction structurée de l’organisme qu’à une maladie. En effet, les articulations et leurs composantes se régénèrent à un rythme proportionnel à une usure normale et devrait donc se maintenir en parfaite santé pour la vie entière.
Ceci dit, pour un certain nombre d’articulation, l’avenir est tout autre. Suite, par exemple, à une chute, un traumatisme ou un stress mécanique indu, une usure anormale viendrait à excéder la capacité de régénérescence des tissus. En dernier recours, l’organisme serait contraint d’activer une stratégie différente : la réaction arthrosique. Celle-ci vise essentiellement à consolider l’articulation pour laquelle le mouvement normal devient de plus en plus difficile.
Suite à la phase initiale d’immobilisation, un amincissement des cartilages, est alors provoqué par des enzymes (métalloprotéinases) produitent par les cellules du cartilage. Cet amincissement, perçu autrefois comme l’effet d’une érosion, serait donc une réponse amorcée et contrôlée par l’organisme.
Par ailleurs, sur le pourtour d’une l’articulation lésée, l’ossature prendra de l’expansion (ostéophytose / bec de perroquet) afin de l’élargir et d’en accroître la stabilité. Il en résultera une réduction additionnelle de la mobilité articulaire, intensifiant d’avantage la consolidation.
Ainsi, l’amincissement des cartilages, l’expansion osseuse et une augmentation concomitante de la tension musculaire travaillent de concert à immobiliser l’articulation. Si elle peut apparaître à tout âge, la durée et/ou la persistance d’un mécanisme causant des dommages articulaires semble être à l’origine de cette réaction. Le stress mécanique provoqué, exemple, par le développement asymétrique de la colonne vertébrale, est possiblement une des causes les plus fréquentes de l’arthrose vertébrale (ex. discarthrose, spondylarthrose, dysfonction vertébrale). Certains facteurs génétiques ou certaines pathologies comme l’arthrite rhumatoïde peuvent contribuer à aggraver ou intensifier la réaction.
L’arthrose peut progresser lentement par une réduction fonctionnelle graduelle, par exemple la perte de souplesse autrefois associé à la vieillesse, sans nécessairement occasionner de douleur. Ceci dit, il suffira parfois d’un simple geste ou d’un stress pour accélérer subitement la dégénérescence au point de déclencher une réaction inflammatoire aigüe, l’intensité de la douleur semblant disproportionnée par rapport au geste.
Si une multitude de traitements sont offerts pour contrer la douleur, seule la réhabilitation de la mobilité articulaire peut réussir à contrôler la réaction arthrosique. En effet, la nutrition des cartilages, l’intégrité des tissus et leur régénérescence sont dépendante de la mobilité articulaire. Ainsi, lorsqu’indiqué, une réhabilitation basée sur la correction de la mobilité des articulations lésées (ex. ajustement vertébral) doit se traduire par une augmentation concomitante et progressive de l’amplitude de mouvement, confirmant ainsi la volonté de l’organisme d’adopter une nouvelle configuration favorisant la régénérescence des tissus.